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Initialement publié le 1er juin 2017

Cet article fait partie de la série de discussions du Bureau des investisseurs avec des personnalités du secteur dont le travail a un impact sur les investisseurs. Les opinions exprimées dans cet article sont entièrement celles de Wanda Morris et elles ne représentent pas les opinions de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario ou du Bureau des investisseurs.

Wanda Morris est la vice-présidente de la défense des intérêts de la CARP (anciennement connue sous le nom d’Association canadienne des retraités). Le Bureau des investisseurs a récemment rencontré Wanda pour discuter de son parcours, de la CARP et des initiatives de la CARP en faveur des investisseurs.

Rencontrez Wanda

Je suis comptable professionnel agréée (CPA) de formation et j’ai passé des décennies à occuper des fonctions financières dans des organisations à but lucratif et non lucratif. J’ai commencé à assumer différents rôles, en me lançant dans le conseil en santé et bien-être et dans la formation à la prise de parole en public. Il y a une dizaine d’années, je suis devenue une militante sociale parce que je pensais que c’était le moyen le plus efficace pour moi d’aider les gens. Même s’il y a longtemps que je n’ai pas travaillé directement dans le domaine de la finance, il est souvent utile d’avoir une solide expérience des affaires, notamment pour défendre la protection des investisseurs.

À propos de CARP et de son rôle…

Nous sommes la plus grande organisation de défense des intérêts des Canadiens âgés. Notre plaidoyer se concentre sur trois domaines : transformer les soins de santé, assurer la sécurité financière des personnes âgées et lutter pour les droits humains des Canadiens âgés, notamment contre l’âgisme. Il n’y a pas de limite d’âge pour devenir membre de la CARP, et les membres ne doivent pas être retraités. Nous avons des membres plus jeunes qui ont adhéré pour défendre les intérêts de leurs parents ou même de leurs grands-parents. Nos membres sont généralement retraités ou semi-retraités, avec un niveau d’éducation et des revenus supérieurs à la moyenne, dans tout le pays.

En ce qui concerne les initiatives orientées vers les investisseurs…

La protection des investisseurs est une priorité absolue pour nous. C’est un domaine dans lequel nous pensons qu’il existe des lacunes importantes dans le cadre réglementaire qui doivent être comblées – des choses telles que la nécessité d’une norme de meilleur intérêt, la question des commissions intégrées, le manque de réglementation des titres utilisés par ceux qui vendent des produits financiers. Ce sont nos trois principaux problèmes d’investisseurs pour le moment. Je nous vois étendre notre travail au cours de l’année à venir, en particulier pour traiter les questions relatives aux procurations et aux investisseurs vulnérables et les problèmes liés aux mécanismes en place pour rembourser les investisseurs qui perdent de l’argent.

Nous sommes ravis que les modifications législatives récemment annoncées en Ontario et en Colombie-Britannique donnent plus de pouvoir aux organismes d’autoréglementation pour percevoir les amendes. C’est important, et c’est très dissuasif, mais cela ne rétablit pas l’investissement de l’investisseur. C’est donc un élément de la deuxième phase que nous allons certainement examiner. Mais pour l’instant, nous nous concentrons sur une norme de meilleur intérêt, les frais intégrés et la réglementation des titres. À cette fin, nous sommes déçus d’apprendre que tant de provinces abandonnent leurs consultations sur la norme du meilleur intérêt. Par conséquent, nous sommes encore plus déterminés à soutenir l’engagement soutenu de l’Ontario à l’égard d’une telle norme. Nous voulons vraiment donner à l’Ontario et certainement à la CVMO tout le soutien possible pour respecter cet engagement et adopter une loi sur l’intérêt supérieur.

En outre, je pense que c’est un véritable privilège de faire partie du Comité consultatif d’experts sur les personnes âgées de la CVMO et de travailler avec des personnes qui sont non seulement aussi déterminées à protéger les personnes âgées, mais qui apportent également de telles compétences et une telle expertise. Nous reconnaissons que les personnes âgées détiennent un montant disproportionné de la richesse investie au Canada, donc, bien que la protection des investisseurs ne soit pas strictement une question concernant les personnes âgées, nous croyons que nous avons le mandat d’être fortement impliqués, et les sondages de nos membres soutiennent cet engagement. Nous sommes également conscients qu’il existe des problèmes propres aux investisseurs vulnérables, dont beaucoup sont des Canadiens âgés. Nos efforts portent donc à la fois sur des changements généraux qui profiteront à tous les investisseurs et sur des changements spécifiques qui protégeront mieux les investisseurs vulnérables.

J’ai parlé tout à l’heure de la prochaine phase de notre travail sur la protection des investisseurs; certains des autres domaines que nous avons identifiés concernent les procurations et la délégation de responsabilité, ainsi que les règles refuge (Note de la rédaction : Une « zone sûre » réglementaire comprend des règles qui permettent aux conseillers de prendre des mesures pour soutenir leurs clients en cas de suspicion d’abus financier ou de déclin cognitif).

À propos de la dernière enquête de CARP…

Nous avons récemment publié les résultats d’une enquête que nous avons mené auprès de 1 900 membres de la CARP au Canada. Les résultats des enquêtes ont été parmi les plus positifs que nous ayons jamais obtenus en termes de consensus de nos membres en faveur d’une norme du meilleur intérêt et de l’interdiction des frais intégrés, ce qui a vraiment renforcé notre position dans la défense de ces réformes.

Avez-vous un dernier mot?

Je serais négligent si je ne parlais pas du fait qu’il est vraiment affligeant que le Canada soit un retardataire international en matière de protection des investisseurs. Que nous permettions que la conversation porte sur la question de savoir si nous devrions même avoir une norme du meilleur intérêt, plutôt que d’avoir un calendrier et un engagement sur un plan de mise en œuvre pour la mettre en place. Je sais qu’aux États-Unis, par exemple, il y a des groupes de protection des consommateurs très forts qui se sont battus et ont obtenu des gains en matière de protection des investisseurs. Je regarde les règles en vigueur au Royaume-Uni, en Australie ou dans l’Union européenne et je suis attristé à la fois par le retard du Canada et par le manque de sensibilisation et de couverture médiatique de ce sujet. Je pense que nous aurons fort à faire. Au moins, en termes de point positif, je suis vraiment ravi de voir le travail du gouvernement de l’Ontario et de la CVMO, et j’ai hâte de contribuer à combler ce décalage et ce déséquilibre dans la protection des investisseurs.