Les Canadiens utilisent l’intelligence artificielle (IA) pour accéder à des renseignements, des conseils et des recommandations en matière de finance. Apprenez-en davantage sur une étude de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) portant sur la prise de décision des investisseurs particuliers ainsi que sur les risques et les avantages des conseils fournis par les systèmes d’IA.
Sur cette page, vous trouverez
- Pourquoi étudier l’IA et la prise de décision des investisseurs particuliers?
- Comment l’expérience a-t-elle été menée et qu’a-t-elle révélé?
- Comment l’IA est-elle actuellement utilisée en matière d’investissement des particuliers?
- Quels sont les avantages et les risques liés à l’utilisation de l’IA en matière d’investissement des particuliers?
Pourquoi étudier l’IA et la prise de décision des investisseurs particuliers?
De nombreux Canadiens commencent à utiliser les outils d’intelligence artificielle (IA) en matière d’investissement des particuliers. L’utilisation de l’IA présente toute une série de nouvelles occasions et de risques potentiels pour les investisseurs. À mesure que l’utilisation de l’IA augmente, les organismes de réglementation du monde entier, y compris la CVMO, examinent les risques que l’IA pourrait présenter pour les investisseurs, tout en continuant de soutenir l’innovation.
L’amélioration de l’expérience des investisseurs est une priorité clé pour la CVMO. C’est pourquoi elle a mené des recherches pour comprendre comment les investisseurs réagissent lorsqu’ils pensent que des conseils sont fournis par l’IA. Une expérience en science du comportement a été menée pour explorer les effets de l’IA sur la prise de décision des investisseurs; les chercheurs ont identifié les utilisations courantes de l’IA qui ont un effet sur ces derniers.
Lisez le rapport détaillé : Intelligence artificielle et l’investissement de détail: Cas d’usage et recherche expérimentale
Comment l’expérience a-t-elle été menée et qu’a-t-elle révélé?
L’expérience a examiné l’effet de la source d’une suggestion d’investissement — IA, humaine ou un mélange des deux — sur la décision des investisseurs de suivre cette suggestion.
Les participants ont reçu une somme hypothétique de 20 000 $ à investir dans une simulation en ligne. Ceux qui n’étaient pas dans le groupe témoin ont été présentés à WealthTogether, une société de services financiers fictive, pour les aider à décider comment investir leurs fonds. Ils ont ensuite été présentés à l’un des trois prestataires de services financiers WealthTogether :
- Une personne nommée Alex.
- Une personne nommée Alex qui utilise un outil d’IA pour éclairer ses suggestions.
- Un outil d’IA nommé Kai.
Après avoir reçu la suggestion, les participants ont réparti l’intégralité des 20 000 dollars entre une combinaison d’actions, de placements à revenu fixe et d’argent liquide. Ils n’étaient pas obligés de suivre la suggestion qui leur était donnée, ils étaient libres d’investir cet argent comme ils l’entendaient.
Les chercheurs de la CVMO ont ensuite examiné dans quelle mesure les participants suivaient la suggestion d’investissement. Les personnes ayant reçu la suggestion d’investissement d’une personne utilisant un outil d’IA (« mixte ») ont adhéré plus étroitement à la suggestion d’investissement, bien que cette différence n’était pas significative.
Il n’y avait pas non plus de différence significative dans l’adhésion aux suggestions d’investissement fournies par un humain ou un outil d’IA. Cela indique que les investisseurs canadiens sont réceptifs aux conseils d’un système d’IA. Ils peuvent penser, de manière explicite ou implicite, que les avantages des conseils en investissement de la part d’humains ou d’IA peuvent être maximisés en combinant les deux.
Cette recherche souligne la nécessité de garantir que les systèmes d’IA que les investisseurs utilisent pour obtenir des renseignements ou des conseils financiers sont basés sur des données impartiales et de hautes qualités, et donnent la priorité aux intérêts des investisseurs plutôt qu’à ceux des entreprises qui les développent.
Comment l’IA est-elle actuellement utilisée en matière d’investissement des particuliers?
Des chercheurs de la CVMO ont examiné les utilisations actuelles de l’IA par les investisseurs au Canada et à l’étranger par le biais d’une revue de la littérature et d’une analyse de l’environnement. Trois utilisations courantes ont été identifiées :
- Aide à la décision : Implique des systèmes d’IA qui fournissent des recommandations ou des conseils pour guider les décisions en matière d’investissement.
- Automatisation : Se compose de systèmes d’IA qui automatisent la gestion de portefeuille et/ou de fonds (par exemple, les fonds négociés en bourse).
- Escroqueries et fraudes : Comprends les systèmes d’IA qui facilitent ou atténuent les escroqueries ciblant les investisseurs particuliers, ainsi que les escroqueries capitalisant sur « l’engouement » pour l’IA.
Quels sont les avantages et les risques liés à l’utilisation de l’IA en matière d’investissement des particuliers?
Plusieurs avantages et risques clés ont été identifiés dans la recherche.
Les avantages de l’utilisation de l’IA en matière d’investissement des particuliers comprennent les éléments suivants :
- Coût réduit : Les systèmes d’IA peuvent réduire le coût des conseils personnalisés et de la gestion de portefeuille. Cela peut créer une valeur considérable pour les investisseurs particuliers.
- Accès aux conseils : Des systèmes d’IA plus sophistiqués et correctement réglementés peuvent améliorer l’accès aux conseils financiers pour les investisseurs particuliers. Ceci est particulièrement important pour les personnes qui ne peuvent pas accéder à des conseils par les voies traditionnelles.
- Prise de décision améliorée : Des outils d’IA peuvent être développés pour guider la prise de décision des investisseurs dans des domaines clés tels que la diversification des portefeuilles et la gestion des risques, ainsi que les outils pour aider les investisseurs à identifier les escroqueries financières.
- Performance améliorée : Les recherches existantes ont montré que les systèmes d’IA peuvent faire des prévisions plus précises sur l’évolution des bénéfices et générer des stratégies de transactions plus rentables que les analystes humains.
Les risques liés à l’utilisation de l’IA en matière d’investissement des particuliers comprennent les éléments suivants :
- Parti pris : Les modèles d’IA sont généralement soumis aux partis pris et aux suppositions des humains qui les développent. Par exemple, un système d’IA développé par des employés d’une entreprise en particulier peut être orienté vers la promotion des produits de cette entreprise, même si l’achat de ces produits n’est pas dans l’intérêt de l’investisseur.
- Mimétisme : La concentration des outils d’IA parmi quelques fournisseurs peut induire un comportement mimétique, une convergence des stratégies d’investissement et des réactions en chaîne qui exacerbent la volatilité lors des perturbations de marché.
- Qualité des données : Si un modèle d’IA repose sur des données de mauvaise qualité, alors les résultats, qu’il s’agisse de conseils, de renseignements ou autres, seront également de mauvaise qualité.
- Gouvernance et éthique : La nature de la « boîte noire » des systèmes d’IA et les limites en matière de confidentialité et de transparence des données suscitent des inquiétudes quant à une responsabilité claire dans les cas où les systèmes d’IA produisent des résultats négatifs pour les investisseurs.
Intelligence artificielle et l’investissement de détail: Cas d’usage et recherche expérimentale s’appuie sur les recherches existantes de la CVMO dans le domaine de l’intelligence artificielle. Il renforce également l’avantage de l’utilisation de la science du comportement comme outil politique par les organismes de réglementation. À mesure que l’IA continue de progresser en termes de capacités, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour aider les intervenants des marchés financiers à mieux comprendre les implications pour les investisseurs particuliers.
La CVMO s’est associée au cabinet de conseil Behavioural Insights Team (BIT) pour mener cette recherche. L’expérience a porté sur 7 771 résidents canadiens âgés de 18 ans et plus. Les investisseurs actuels représentaient 60 % de l’échantillon, 40 % des participants étant des non-investisseurs.